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laurence caron-spokojny - Page 3

  • « La liberté n’est pas la récompense de la révolte. La liberté c’est la révolte. »

    Immigrés aux Etats-Unis, Nicola Sacco et Bartolomeo Vanzetti sont deux anarchistes italiens. Ils seront exécutés en 1927 sur la chaise électrique pour des crimes qu'ils n'ont pas commis. L'absurdité de cet épisode judiciaire, et le scandale qu'il suscite, inspirera le réalisateur italien Giuliano Montaldo pour le film "Sacco & Vanzetti". Puis, ce sera au tour d'Alain Guyard. Remarquablement interprétée par Jacques Dau et Jean-Marc Catella, la pièce d'Alain Guyard «Sacco & Vanzetti», se résume à un sacré exercice de style qui se révéle passionnant. Depuis 2009, "Sacco & Vanzetti" enchaîne les dates dans toute la France, la pièce devrait se produire à Paris, l'impatience est grande... 

    Laurence Caron-Spokojny

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  • "Danser sa vie"; art et danse de 1900 à nos jours...

    Le titre "Danser sa vie" est emprunté à la danseuse Isadora Duncan, pionnière de la danse moderne : « Mon art est précisément un effort pour exprimer en gestes et en mouvements la vérité de mon être. (...) Je n’ai fait que danser ma vie », explique-t-elle dans son ouvrage Ma vie, publié en 1928.


    Le Centre Pompidou consacre une exposition sans précédent aux liens des arts visuels et de la danse, depuis les années 1900 jusqu’aujourd’hui. Sur plus de deux mille mètres carrés sont présentées près de 450 œuvres : des chefs-d’œuvre de l’art du XXème siècle, de Matisse à Warhol; des chorégraphies qui marquèrent des moments clefs d’un siècle de danse, de Nijinski à Merce Cunningham ; et des œuvres d’artistes contemporains inspirés par la danse, d’Olafur Eliasson à Ange Leccia.

    À travers un parcours en trois actes, l’exposition montre la passion de l’art et de la danse pour le corps en mouvement.

     

    Au Centre Georges Pompidou, du 23 NOVEMBRE 2011 - 2 AVRIL 2012, galerie 1, niveau 6


    A noter, aujourd'hui, dans les Inrockuptibles, le programme complet de VIDEODANSE, en complément de l'expo. 

    De l'expressionnisme au flamenco, en passant par les danses hip-hop, indienne ou orientale, la danse contemporaine s'inscrit entre les styles pour que surgissent des figures improbables et que se crée une communauté inédite.

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  • La Source au PALAIS GARNIER

    Une des installations les plus remarquables, des manifestations d'art contemporain qui ont eu lieu cette semaine, n'est pas là où on s'y attendait le plus... opera de paris,palais garnier,la source

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Sur la scène du Palais Garnier, le Ballet de l'Opéra interprète "La Source", un ballet quelque peu oublié (et on croit savoir pourquoi), dont la chorégraphie a été entièrement revisitée par le danseur Etoile Jean-Guillaume Bart. 
    L'intérêt du propos, rapporté ici, porte entièrement sur l'écrin magistral qui tient cette création : le décor !
    L'acteur et décorateur, Eric Ruf suspend aux cintres et étire entre cours et jardin, des passementeries, des cordages sinueux et des lambeaux de rideaux de velours rouge usés par des tempêtes d'applaudissements. La confusion avec les voiles et gréments d'un vaisseau fantôme est aisée, car il s'agit bien là d'un voyage fantastique au royaume de Perse. Ce décorest bouleversant, tout simplement beau. 
    Mais comme une oeuvre d'art, accrochée au mur d'une galerie ou d'un salon, la majesté de ce décor ne supporte aucun voisinage. Peut-être est ce pourquoi la chorégraphie de "La Source" a un goût de "déjà vu", peut-être est ce aussi pour cela que l'on admire les costumes de Christian Lacroix en osant regretter de ne pas être plus étonné...

    Laurence Caron-Spokojny

    Diffusion en direct le vendredi 4 novembre à 19h30 dans les salles de cinéma avec Gaumont/Pathé  en France et à l'étranger

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  • Patrick Dupond : l'envie de danser

     Patrick Dupond est sans conteste le plus grand danseur de sa génération.
    Cela le monde entier en est convaincu, sauf lui...

    Patrick Dupond,danse,laurence caron,institut du monde arabe,danse,laurence caronIl est une star absolue. Au delà du travail et des tortures disciplinaires imposés par l'art de la danse, il a été touché par la grâce. Présence, charisme, charme et humour le caractérisent, et toujours avec cette générosité dont lui seul possède les codes. Personne n'oserait remettre en question l'insolence du talent de Patrick Dupond, il n‘est pas un homme comme les autres, il est différent du commun des mortels. Pourtant, il semble que le danseur lui même tenterait d'ébranler ces certitudes. 

    patrick dupond,institut du monde arabe,danse,leila da rocha,fusion,laurence caron(Fusion avec Leila da Rocha)
    Le voici sur la scène de l’Institut du Monde Arabe aux côtés de Leila Da Rocha, danseuse orientale de Soisson...

    Le propos de FUSION est une sorte de passerelle entre le jeune danseur adulé et un danseur (moins jeune) oublié et meurtri, c’est en tout cas ce qu’il veut nous faire croire. La rencontre avec Leila da Rocha le «ressuscite» et est symbolisée par un croisement entre la danse orientale et la danse occidentale.
    Pour la rencontre de l’orient et de l’occident, on pense tout de suite à Maurice Béjart qui s'est influencé du répertoire chorégraphique persan. Le maître a reconnu lui-même que cette démarche fut déterminante pour l’ensemble de sa carrière, et, participant ainsi à créer les fondations d’un nouveau genre : la danse contemporaine.
    Bien loin, il s’agit plutôt ici de danse du ventre et de gracieux mouvements de poignets. La performance est agréable, le visage de la belle est envoûtant. A ces côtés, Dupond saute, s’élance, tourne, s’escrime, traverse la scène les bras tendus, il tente d’attraper quelque chose ou de le retenir. Les pas sont résolument élégants, le port est altier, la grâce est là intacte, mais il y a comme un doute, quelque chose de malhabile, un manque de confiance. Cette fragilité, Leila Da Rocha propose de la canaliser en l’emmenant sur son territoire...
    Seulement cette terre n’est pas assez vaste. Patrick Dupond est à l’étroit. Il est une étoile, il y a quelque chose d’universel et d’intemporel dans cette «fonction». Dupond est fait pour s’exprimer sur des plateaux de bois précieux, se couler dans des costumes de soie imaginés par les plus grands couturiers, être guidé par les chorégraphes les plus innovants. Alors bien sur, sa danse n’a plus la même effronterie, la vie et les années se sont chargées de lui infliger des souffrances autant physiques que psychologiques. Il a changé, il a vieilli.
    Et alors ?
    Il est un artiste. Il est le seul à porter ce nom «Patrick Dupond» ; la star, longtemps unique à être connue outre atlantique et outre tous les océans d’ailleurs.

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    (Salomé de Béjart)

    Trêve de nostalgie. Il faut avancer. Ses épreuves tragiques doivent se transformer en énergie créatrice, le grand interprète qu’il est doit s’en nourrir. On peut entrevoir même une nouvelle dimension à son travail... Tragique ou comique, Dupond est avant tout un comédien et on ne peut ignorer cet avantage. Le merveilleux Salomé de Béjart ne sera peut-être plus jamais dansé par Dupond : c’est ainsi.
    Et alors ?
    Continuons. Tournons la page et écrivons la page suivante. Vite. Il faut reprendre le fil de l’histoire.
    Quel chorégraphe contemporain pourrait lui écrire un rôle, un solo ?  Qui oserait guider les pas de Patrick Dupond afin qu’il soit rendu au public ? Qui aurait le talent d’inscrire Patrick Dupond dans la danse d’aujourd’hui et non pas uniquement dans un passé qui a le goût trop amer des regrets ?
    Maîtres chorégraphes, un peu d'audace s'il vous plaît, à vous de jouer ! 

    Laurence Caron-Spokojny

    Institut du Monde Arabe 

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  • Trisha Brown, sophisticated lady

    C’était hier soir, ma première fois. J’ai découvert les chorégraphies de Trisha Brown sur la scène du Théâtre National de Chaillot. Etrangement, je n’avais jamais rien vu de son travail «dans les conditions du direct». Ainsi, j’étais en alerte. Les photographies, quelques vidéos, et sa renommée de grande prêtresse post-modern de la danse américaine, ont éveillé mon appétit d’amatrice de danse contemporaine.

    Fidèle à mes habitudes, je n’ai rien lu en amont : ni programme, ni flyer et encore moins de dossier-presse. Enthousiaste, je me suis installée, dans les gradins verticaux de Chaillot, intacte, quasi pure...

    trisha brown

    «Ne regardez pas ce que vous faites, faites-le !»

    La soirée commence par un solo Watermotor datant de 1978. Les membres se délient, élancés, avec une grande vélocité. Il y a quelque chose de Twyla Tharp, un petit coup de hanche, le torse qui se déroule et les bras qui s'envolent, c'est un peu pop, un peu jazz, sauf que la musique de Paul Simon ne démarre pas. Les gestes sont beaux, le danseur se noue et se dénoue, l’épuisement du danseur est perceptible... Déjà, je redouble de concentration, je ne suis pas très à l'aise, pas vraiment d'émotion, cela me manque. La performance est applaudi, c'est un soir de première.

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    Deux oiseaux on imagine, plutôt deux danseuses, suspendues à des fils invisibles traversent l’espace scénique. Les cintres deviennent maîtres d’enchaînements savants. Sur un dessin de Trisha Brown exposé en toile de fond, il y a beaucoup de poésie, la légèreté gagne le public et nous rions des facéties de ces voyageuses aériennes. Voici la fameuse première européenne, Les Yeux dans l’Ame, inspirée des parties dansées de l’opéra Pygmalion de Rameau mis en scène en 2010 par Trisha Brown. Sauf que la musique baroque pour accompagner la danse contemporaine, je crois que j'en ai assez soupé. Nos oiseaux se sont définitivement envolés et les pas de deux s'enchaînent, répétitifs, et puis, à nouveau, compliqués, tortueux, toujours très esthétiques, mais trop... En fait, j'aurai préféré continuer à voler car il y a là une matière que l'on souhaiterait que la chorégraphe explore encore et encore.

     

    Opal loud/ Cloud Installation, crée en 1980, l’oeuvre inscrit le travail de la chorégraphe dans une modernité absolue en liant son travail avec le plasticien Fujiko Najaka. Un nuage de vapeur d’eau modèle les gestes élégants des danseurs, le rythme sonore est marqué par les mouvements de la machine, l'univers est onirique, mais moi je ne rêve pas. La pièce me semble longue... Je suis très agacée de ne pas être touchée parce ce que je vois.

     

    « ... explorer et développer des idées autour de la sculpture, de la calligraphie et de corps noués. Les danseurs manipulent une personne passive pour lui donner la forme d’un noeud et déplacent cette masse sculpturale ailleurs » 

    I’m going to toss my arms ; if you catch them, they’re yours est la création tant attendue, celle qui crée l'émulation autour de l'ouverture de saison, de la très raffinée programmation, du Théâtre National de Chaillot. Des ventilateurs sont installés côté jardin et donnent, par leur rondeur, une idée assez sensuelle de l'intention chorégraphique (pour le public, la fraîcheur apportée par les machines est la bienvenue). Pour la scénographie et le concept sonore, Trisha Brown a rallié Burt Barr, son compagnon dans la vie. Les danseurs entament des élans multiples, parfois contradictoires, ils attrapent l'air, l'abstraction continue a règner. 
    «Trop de notes, Mozart » aurait dit Joseph II, j'oserais dire "trop de mouvements", la complexité de l'écriture chorégraphique semble bien loin de la volonté de dépouillement des Forsythe, Prejlocaj, Baush et Mats Ek, qui me plaisent tantSans aucun doute, l'ensemble des arts visuels anime Trisha Brown dans sa démarche artistique, elle crée sa danse par autant de coups de pinceaux qu'un impressionniste. Son travail semble animé par une recherche de la perfection, tout répond à une norme esthétique irréprochable, comme ces accompagnements sonores et ces costumes légers aux couleurs justes. Et pourtant, je reste perplexe... je crois que la notion de "concept" a empêché mon émotion de naître. 

    Hier soir, il n'y a pas eu de standing ovation, c'était une création ...

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    Trisha Brown comptabilise aujourd'hui plus de quatre-vingt dix pièces à son répertoire, elle se produit dans le monde entier et est reconnue pour son œuvre visuelle - Dokumenta de Kassel en 2007. De nombreuses expositions lui sont régulièrement consacrées. J'ai découvert qu'elle collabore avec Rauschenberg dont j'admire particulièrement l'oeuvre.

    Laurence Caron-Spokojny

     

    Du 5 au 14 octobre 2011 au  Théâtre National de Chaillot

    Rendez-vous sur le site de La Compagnie Trisha Brown, les photographies sont somptueuses. 

     

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  • Patrick Jouin, le talent protéiforme

    La volonté ultime de tout artiste est d’être chez vous. Un écrivain espère son livre sur votre table de chevet, un peintre veut sa toile dans votre salon, un interprète tente de se faire entendre par vous, etc. Le designer est un genre d’artiste pour qui cette inclinaison est totale.

    Patrick Jouin est un maître en la matière. Diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure de Création Industrielle, Patrick Jouin commençe par intégrer l’équipe de Philippe Starck, Tim Thom, chez Thomson Multimédia, là il s’exprime en créant des objets tels que l’enceinte Boos, le téléviseur Saba, le radio cassette Don O et le téléphone Aloo. Puis en 1999, avec notamment la chaise Steel Life, Patrick Join créet sa propre agence. patrick jouin,laurence caron,centre georges pompidou
    Alain Ducasse lui commande l’aménagement intérieur du Plaza Athénéé, une collaboration soutenue voit le jour entre les deux artistes : une forme de modestie, une recherche de l’essentiel leurs sont communes. En 2004, Patrick Jouin s’associe avec l’architecte  Sanjit Manku. Puis, les restaurants le Jules Verne en 2007 et le 58 Tour Eiffel en 2009 sont revus et corrigés par ses soins.
    Le mobilier, les ustensiles de cuisine, des objets électroniques et de communication, des instruments de musique, des éléments de mobilier urbain, rien n’échappe à Patrik Jouin. Il travaille avec les céramistes de Vallauris, les souffleurs de verre de Murano, il descend dans les rues de Paris avec le Vélib’ et des sanitaires à entretien automatique.

    Encore plus innovant, avec le professeur Damien Léger, neurophysiologiste et directeur du Centre du sommeil à l’Hôtel-Dieu de Paris, il conçoit un objet inédit : l'accompagnateur de sommeil et de réveil, baptisé Nightcove

    En 2010, le Centre Georges Pompidou lui consacre une exposition.
    Au carrefour de l’usage matériel de la création et de l’immatérialité de la beauté, Patrick Jouin maîtrise une très haute technicité avant d’inscrire son travail dans notre quotidien. Et c’est le cas, souvent, sans que nous nous en rendions compte. Comme tout travail artistique, l’effort est impalpable et une forme de simplicité apparaît. 

    L’objet, une décoration ou une construction reçoit une sorte d’âme. La beauté retrouve son universalité. Peut-être qu’en fait il ne s’agissait pas de design mais d’une forme de poésie...

    Laurence Caron-Spokojny

    www.patrickjouin.com

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  • Les jardins du Château de Versailles

    Le programme de CM2 aborde «la monarchie absolue» : dimanche matin, nous sommes donc à Versailles pour assister au lever du Roi.

    château de versailles,bernar venet

    Arrivés sur place, sous un soleil de plomb, il doit être 10h00, ce qui semble une heure assez raisonnable pour sortir de chez soi un dimanche. Pourtant, l’heure est déjà tardive, des ribambelles de touristes et badauds en tous genres se pressent en une file interminable : il y a 25 km de queue pour acheter les billets à la caisse et idem pour entrer, tous enrubannés sur le parvis du Château. Le coeur n’y est pas, la file d'attente est décourageante et le soleil trop intense pour rester là à espérer entrer dans le fief du pouvoir tout puissant. Ce matin, le Roi pourra faire une grasse matinée. Un peu déçus, nous arpentons les abords du château, nous faisons un tour dans la minuscule boutique totalement inintéressante...Puis, il y a là quelques guichets gardés par de très sympathiques étudiants : personne aux alentours, un prix d’entrée raisonnable, nous nous engouffrons dans la brèche, il était temps de prendre une décision les enfants revendiquent leur déception un peu trop ardemment. Armés de plans, nous nous laissons glisser dans les allées du château, les parterres de fleurs tentent de se hisser sur les majestueuses topiaires des jardins à la française.
    André Le Nôtre, par ses élégantes perspectives, ne cessent de nous rappeler la présence du château et de sa galerie des glaces que nous ne verrons pas cette fois-ci. Jean-Baptiste Colbert, Charles Lebrun et Jules Hardouin Mansart nous indiquent le chemin. Impossible de se perdre, ici tout est ordre et rigueur. Les Bosquets se succèdent, ce sont de grandioses salons de verdure et de pierre où trône souvent un bassin aux présences oniriques. Très peu de bancs sont prévus pour découvrir le spectacle des bassins, à croire que le monarque nous rappelle notre fonction, nous, petit peuple. Il s’agit d’admirer. Les enfants courent, ils espèrent trouver un labyrinthe pour avoir le bonheur de s’y perdre mais l’aventure s’avère vaine. Bachus, Céres, Apollon et Saturne les impressionnent, mais c’est le bosquet de La Salle de Bal qui nous laisse sans voix, vestige unique et intacte de cette époque. 
    Assidus, nous lisons les écriteaux explicatifs de la promenade, nous faisons la moue en découvrant les grosses enceintes qui diffusent la musique de Jean-Baptiste Lully, pendant un instant nous pensions découvrir des orchestres baroques aux interprètes sophistiqués et aux instruments rares... 

    château de versailles,bernar venet

     

     

     

     

     

     

     

     

     


    Pourtant, la promenade est une réussite, même si notre créneau horaire ne correspond pas toujours à la mise en route des jets et jeux d'eau des bassins. Une petite heure, nous prenons le frais, pour déjeuner dans une brasserie arborée au bord du grand canal ; puis nous repartons en faisant les zouaves, marchant d’un pas précieux et cadencé, soulevant des amas de dentelles et agitant des éventails imaginaires... Des figurants en habits qui prennent la pose auprès des touristes, voilà ce qui aurait été une bonne idée, un peu comme au Parc Disney après tout nous avons payé l’entrée... 
    Avant un dernier passage dans les jardins de l’Orangerie, nous embrassons du regard la vue au pied des marches du Château, le rouge et le brun des sculptures d’acier de Bernar Venet y tiennent un rôle remarquable. «Les courbes de mes sculptures contrasteront avec la géométrie angulaire des jardins tandis qu’elles accompagneront les contours circulaires du bassin d’Apollon et du Grand Canal», selon Bernar Venet. Incontestablement, les oeuvres appartiennent au jardin et inversement. 
    Les oeuvres de Jeff Koons ou Takashi Murakami ont inauguré magistralement cette politique artistique de Jean-Jacques Aillagon, si évidente et si naturelle, pour ainsi mêler l’art contemporain à ce classicisme exacerbé. L’insolence de Versailles, sa prétention artistique, la vision radicale de son architecture et sa provocance ornementale sont largement suffisantes pour accueillir les oeuvres les plus contemporaines et les plus innattendues. Versailles, son château et ses jardins, ne prennent aucune ombrage de ce mariage, tout au contraire, les oeuvres se répondent entre elles, elles semblent indissociables. 

    La beauté est résolument intemporelle. 

    Laurence Caron-Spokojny

    Le Château, le Trianon, le domaine de Marie Antoinette, ... nous attendent pour notre prochaine visite. Il est conseillé de venir en semaine et de réserver les billets par internet.  

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  • En visite chez Rodin !

    Qui veut être au top quant à l’éducation culturelle de ses enfants se doit d’emmener ses chères têtes blondes chaque dimanche matin au Musée. Voici notre acte de foi dominical. Ici le rythme est pris et pas question de s’y soustraire. Quand en plus il s’agit du premier dimanche du mois*, le coeur s’allège et le pas s’accélère en pensant à la terrasse sympa que l’on se fera tous ensemble pour le déjeuner. Auguste Rodin, Laurence Caron

    Les expositions se suivent et ne se ressemblent pas forcément toutes. Je sais déjà ce que je ne veux plus. Ainsi, je suis décidée à fuir les mises en scène sombres, presque obscures, dans lesquelles on passe son temps à chercher ses lunettes au fond de son sac pour parvenir à décrypter le mince filet de texte didactique qui s’échappe tout en haut d’un pan de mur... Décidée à éviter les foules qui se pressent aux guichet de l’expo hype : «comment tu n’as pas vu ....?». Et décidée aussi à prendre l’air pour éviter la grosse culpabilité de ces parents qui ne font jamais faire de vélo à leurs enfants au Bois de Boulogne et dont nous faisons partie... Bref : le Musée Rodin, rue de Varenne, a constitué notre cible. Un «classique», parfait pour les enfants qui ont respectivement 7 et 10 ans et sont en plein expansion de leur  petit esprit critique.auguste rodin,musée rodin,laurence caron

    Le lieu est somptueux, l’Hôtel Biron du plus pur style rocaille et son jardin, occupé par Auguste Rodin de son vivant, a aussi été choisi par l’artiste pour la création de son musée en 1916. C’est ici au milieu de la roseraie que les oeuvres emblématiques telles que La Porte de l’enfer, Les Bourgeois de Calais ou Le Penseur sont naturellement disposés sans qu’à aucun moment la noirceur du bronze vienne heurter la délicatesse des roses. Quelques jolis bancs intelligemment positionnés autour des oeuvres invitent à la rêverie... 
    L’Hôtel Biron, aux parquets grinçants et aux fenêtres brinquebalantes, affiche discrètement quelques notes d’attention pour nous prévenir sur les prochains travaux de réfection : nous sommes rassurés même si l’esprit «vieille demeure oubliée» donnait un supplément d’âme à l’édifice et aux trésors qu’il abrite.
    La poussière est omniprésente sur les marbres, les plâtres, les terres cuites, on s’attend à croiser la silhouette trapue de Rodin animée elle aussi par un halo de poussière blanche. Et puis l’émotion gagne, ces pieds sont forts, ces mains sont puissantes, ses beautés sont si graciles, on se demande comment ce corps penché tient si admirablement bien l'équilibre, et les masques du visage de Camille Claudel ressemblent tant au visage d’Isabelle Adjani avec ces yeux perdus dont on cherche à croiser l’intensité... 

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    Les enfants raccrochent leurs Dictaphones, ils ne fonctionnent pas très bien, ils préfèrent fureter entre les sculptures. Les collections du sculpteur se mêlent à ses propres créations, comme dans un salon, comme il faudrait que ce soit. Un tableau de Cézanne accroché là et tout près un corps déformé par l’effort de la danse moulé dans la terre cuite, puis il s’agit ici d’un Monet, les enfants sont ravis : c’est une vue de Belle-Ile en mer...  

    Les artistes créent des oeuvres pour qu’elles soient vues, un écrivain écrit pour être lu, un compositeur pour être écouté, et bien ici on atteint ce paroxysme trop souvent désincarné par les grands musées. La chorégraphie des sculptures laissées là, dans ces pièces aux hauts plafonds, illuminées de soleil ce jour là, manque peut-être de rigueur mais l’effet est tout à fait réussi, alors cela importe peu. Une sorte d’intimité s’installe, on voudrait toucher, caresser l’onyx, le marbre, mais on ne le fait pas, on respecte, subjugué par autant de talent, autant de défiance à l’académisme. Tout ici est puissant et vibrant.
    Décidément lorsque les artistes choisissent le lieu dans lequel leur oeuvre sera consacrée, c’est mieux, c’est beaucoup mieux ! Une chose que les Musées malgré leurs moyens et leurs innovations scénographiques ne parviennent pas toujours à faire. auguste rodin,musée rodin,laurence caron

    En sortant, nous nous sommes promis d’aller voir la maison du sculpteur à Meudon «La villa des Brillants», bien sur quand nous aurons le temps, il y a encore tellement de chose à voir...

     Laurence Caron-Spokojny

    *les musées sont gratuits  pour tous le 1er dimanche du mois.

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  • Bienvenue dans le monde merveilleux de Sunderland...

    British à souhait : un brin rock'n roll, ambiance "Full Monty" (le film de Peter Cattaneo -1997) dans une Grande-Bretagne nostalgique à la jeunesse desabusée par un chômage abusif... 

    Perchées sur leurs talons, bijoux pacotilles tape à l’oeil, cigarette pendue aux lèvres, pull court et mèches rebelles, aguicheuses pour se défendre : Sally et sa meilleure amie sont abandonnées par leur famille, par la société, par la vie, les deux jeunes femmes se débattent. 
    Dehors, il pleut et le moral de la ville varie en fonction des exploits ou des déboires de son équipe de football.  

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  • Les beaux films de Sydney Pollack

    Sur TCM (Turner Classic Movies), la chaîne dédiée au cinéma et à laquelle il faut être abonné sans-discussion-aucune, j'ai pu voir ou revoir, à vrai dire je ne sais plus, L'Ombre d'un Soupçon, mystérieux drame lyrique entre Kristin Scott Thomas et Harrison Ford… Car justement c'est imparable, on peut voir et revoir à volonté, sans jamais se lasser, et toujours avec délice le cinéma de Sydney Pollack.

    Théoriser sur l'immense carrière cinématographique de Sydney Pollack serait présomptueux, car en plus d'être acteur et réalisateur, Sydney Pollack fut aussi un brillant producteur aux choix osés, notamment Présumé Innocent, Raisons et sentiments ou bien encore Retour à Cold Mountain. Mon envie est bien moins ambitieuse. Juste, il est THE réalisateur incontestable du cinéma romantique hollywoodien, c'est dit.

    Le talent du réalisateur n'épargne aucun genre, sur une large palette de sentiments, il jongle entre les rapports humains ou avec la nature  avec un western écolo (Jeremiah Jonhson, 1972), il peut offrir une comédie sensible (Tootsie 1983) ou une fresque romanesque (Out of Africa, 1986). En parfait défenseur des valeurs humanistes, Sydney Pollack attire l'attention sur des sujets difficiles comme sont les douloureux clivages sociaux et économiques (On achève bien les chevaux, 1969), les rouages politiques plus ou moins grinçants (Les Trois Jours du Condor, 1975), la liberté de la presse et ses travers (Absence de Malice, 1982),… C'est une Amérique contemporaine et à la fois nostalgique (Nos plus belles années, 1973) aux accents de tragédie greque, l'artiste aime à nous torturer en nous rappelant le pouvoir de notre libre arbitre tout en laissant toujours une place à un profond espoir en l'humanité. L'Homme n'est jamais totalement méchant ou parfaitement bon, il est la somme de ses contradictions, la somme de ses expériences. D'ailleurs, Sydney Pollack  ne condamne pas, il met en garde, notamment une certaine presse qui ne démontre plus mais qui glisse peu à peu vers une forme de dénonciation (voici un sujet qui trouve aujourd'hui un parfait écho dans notre actualité...). Le crédo du réalisateur, sans cesse renouvelé par de nouveaux sujets, est de montrer la face cachée des institutions qui ont soit-disant la mission première de transmettre les idéaux de notre société.

    Il est de bon ton de désigner la foisonnante production du réalisateur comme s'agissant de «films engagés», n'est-il pas question tout simplement de vrai cinéma ? C'est un cinéma qui raconte avec un language qui se veut compréhensible par tous. Le réalisateur dirige les acteurs à la perfection pour les faire parler de sa propre voix, la précision du scénario frôle la technicité horlogère. Quand en plus Sydney Pollack se projette dans la (belle) personnalité de Robert Redford pour s'incarner, cela atteint la perfection... De Burt Lancaster à Tom Cruise, Sydney Pollack aime les acteurs, et ils lui rendent bien. Le regard du réalisateur est si humain que ses films en deviennent universels et surtout (même pour les tenues entre Croisière et Hippies de Barbara Streisand dans Nos plus belles années) intemporels.

    Laurence Caron-Spokojny

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  • Fundacio Joan Miro, Barcelona

    Nombreux sont les architectes, peintres, musiciens et écrivains à avoir marqués cette ville par leur empreinte créative et imaginaire, aussi libre que rebelle. Joan Miro, lui le catalan, il est l'enfant du pays,  il nait en 1893 à Barcelone d'un père horloger, et s'éteindra 90 ans plus tard à Palma de Majorque pour être enterré dans le cimetière de Montjuïc à Barcelone, à quelques pas de sa Fondation.


    En juin 1975, La Fondation Joan Miro ouvre au public, il s'agit alors de créer un lieu vivant, presque organique, afin de stimuler l'intérêt du visiteur et de trancher avec les codes des musées traditionnels.Miro,art,culture Les expositions se succèdent, Calder, Magritte, Tapies et bien d'autres, les jeunes artistes disposent d'un espace dédié, l'Espace 13. L'attention du public est renouvelée constamment par, en plus de la collection permanente, des expositions thématiques et itinérante.

    Ce qui surprend au premier abord c'est l'architecture du lieu. Nous entrons ici dans un espace infiniment blanc et sobre, aux lignes pures tracées par un disciple de Le Corbusier, Josep Lluis Sert. L'architecture méditerranéenne, aux carreaux de céramique et à la voûte catalane,  trouve ici son apogée avec  quelque chose de monastique et  les matériaux traditionnels utilisés renforcent cette idée de sérénité, presque spirituelle. La construction s'inscrit dans une nature insolente et lyrique celle des jardin du Montjuïc, sur une terrasse un  olivier à l'écorce torturé rivalise avec les sculptures de Miro, il n'est pas question de le distinguer de la collection.

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    Les 250 peintures sur toile, papier ou bois, les tapisseries monumentales, les innombrables sculptures et dessins tournent autour d'un patio, si bien que l'ensemble des œuvres est sublimé par la lumière du soleil et chacune se révèle selon l'heure du jour, de par cet éclairage naturel et changeant, sous des angles différents.

    Plus qu'un espace voué à l'art, la Fondation Miro est un havre de paix, autant poétique, que bouillonnant. C'est un lieu dans lequel on ressent l'envie de vivre, de s'y installer...

    A l'image de l'artiste et de son œuvre, l'atmosphère du lieu nous livre de précieux indices sur l'homme que fut Joan Miro, sans doute infiniment sympathique !

    Laurence Caron-Spokojny

    art« Je commence mes tableaux sous l'effet d'un choc que je ressens et qui me fait échapper à la réalité. La cause de ce choc peut être un petit fil qui se détache de la toile, une goutte d'eau qui tombe, cette empreinte qui laisse mon doigt sur la surface de la table. De toute façon il me faut un point de départ, ne serait-ce qu'un grain de poussière ou un éclat de lumière. (...) Je travaille comme un jardinier ou comme un vigneron (...) » Joan Miro


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